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Al Fihrist / Abu’l-Faraj Muhammad bin Ishaq al-Warraq Ibn al-Nadim

Présentation[]

Ceci est le catalogue des livres de tous les peuples, arabes et étrangers, existant dans la langue des Arabes, ainsi que de leurs écritures, concerant différentes sciences, diverses informations sur ceux qui les composèrent et les catégories de leurs auteurs, avec leurs relations et rappels de l’époque de leur naissance, longueur de leur vie et date de leur mort, et aussi de la localisation de leurs villes, leurs vertus et vices, depuis le début de la formation de chaque science jusqu’à notre temps, lequel est l’année trois cent et soixante-dix sept de l’Hégire [AD 987/8]

(D’après la traduction de Bayard Dodge, Columbia University Press, 1970.)

Abu’l-Faraj Muhammad bin Ishaq al-Warraq Ibn al-Nadim ( ابو الفضل محمد بن إسحاق الوراق ابن النديم) vécut à Baghdad au 10e siècle de l’ère commune. Il était le fils d’un libraire important et respecté de la ville. Il est dit qu’il commença la rédaction de son catalogue comme apprenti de son père, d’abord comme outil de la librairie[1].

Divers passages de son livre suggère qu’il était shi’ite et de tendance rationaliste.

Plan[]

Le livre commence par l’exposé de son plan qui est une bonne indication de la façon dont l’encyclopédie pouvait être pensée à son époque:

Chapitre 1er (Ecriture - 80 pages):

- section 1: langue et calligraphie (35 p.)
- section 2: la Torah, l’Evangile et autres Ecritures (6 p.)
- section 3: le Coran (39 p.)

Chap. 2. (Grammaire - 104 p.):

- s. 1: les grammairiens de Basra (55 p.)
- s. 2: les grammairiens de Kufa (30 p.)
- s. 3: les grammairiens des deux écoles (22 p.)

Chap. 3. (Histoire et politique - 151 p.):

- s. 1: historiens et généalogistes (61 p.)
- s. 2: officiels gouvernementaux qui ont écrit des livres (54 p.)
- s. 3: courtisans, chanteurs et bouffons (44 p.)

Chap. 4 (Poésie - 37 p.):

- s. 1: poètes ante-islamiques et de la période omeyyade (8 p.)
- s. 2: poètes de la période abbasside (29 p.)

Chap. 5 (Théologie - 113 p.):

- s. 1: les mu’tazilites (56 p.)
- s. 2: les shi’ites, imamiens et zaïdites (10 p.)
- s. 3: les mujbirites et hashawiyites (6 p.)
- s. 4: les kharijites (3 p.)
- s. 5: les ascètes (soufis - 38 p.)

Chap. 6 (Ecoles juridiques - 78 p.):

- s. 1: Mâlik ibn Anas (6 p.)
- s. 2: Abû Hanîfah (16 p.)
- s. 3: Al-Sâfi’î (13 p.)
- s. 4: Dâ’ûd ibn ‘Alî (7 p.)
- s. 5: ismaéliens (10 p.)
- s. 6: juristes dependant des hadiths (18 p.)
- s. 7: Tabarî (6 p.)
- s. 8: juristes de la shurât (2 p.)

Chap. 7 (Philosophie et sciences - 241 p.):

- s. 1: philosophie: les philosophes grecs, al-Kindî et autres savants (63 p.)
- s. 2: mathématiques et astronomie (39 p.)
- s. 3: médecine (grecque et musulmane - 39 p.)

Chap. 8 (Fables et Magie - 33 p.):

- s. 1: conteurs et contes (13 p.)
- s. 2: exorcistes, jongleurs et magiciens (9 p.)
- s. 3: sujets divers et fables (8 p.)

Chap. 9 (Sectes et cultures exotiques - 98 p.):

- s. 1: les sabéens, manichéens, marcionites et autres sectes (81 p.)
- s. 2: information sur l’Inde, l’Indochine et la Chine (17 p.)

Chap. 10 : Alchimie (25 p.)

On remarquera que l’importance systématique et l’importance quantitative ne correspondent pas. En particulier, la philosophie et les sciences exactes n’ont droit qu’à un chapitre sur dix mais c’est, de loin, le plus important quantitativement (30 % env.).On peut y lire la distance entre l’idée de l’encyclopédie et sa réalité quantitative: ainsi le chapitre sur la poésie, discipline hautement “légitime” ne compte que 37 pages, ou la section sur ce que nous appelons la Bible, 6 pages seulement.


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